
Ils ont la vingtaine gourmande et déjà le goût de la qualité. C’est aux jeunes comme eux que s’adresse le Carrefour des métiers de bouche.
Quand ils ne sont pas dénigrés parce que manuels (« Trop longtemps, s’insurge un artisan, on a laissé croire que les métiers manuels, donc de la restauration, étaient des métiers de crétins. »), les métiers de bouche peuvent effrayer par le niveau d’exigence qu’ils requièrent. « L’autre problème, c’est que les gamins ne veulent plus bosser dans ces métiers », s’impatiente un restaurateur, confronté comme toute la profession au désamour des jeunes pour les métiers peu gratifiants de l’alimentaire.
Pourtant, tout n’est pas perdu. Les efforts de certains professionnels pour transmettre leur savoir-faire (le Carrefour des métiers de bouche en est un bel exemple) conjugués à la multiplication des émissions de télé où l’on célèbre la bonne bouffe, où l’on confronte les talents culinaires, où l’on transforme un boui-boui rance en bistrot sympathique… pourraient bien donner des idées d’avenir à nos gamins.
Les cuisines Rothschild
Au Campus des Métiers de Niort, ils sont des dizaines à avoir choisi cette branche, tous prêts à se donner les moyens de réussir.
Ainsi de Nicolas, de Châtellerault, qui vient de décrocher son brevet professionnel Cuisine : « Je travaille beaucoup, je me donne énormément. » Nicolas a accepté de sacrifier les sorties entre copains, sait qu’il ne devra pas être regardant avec les horaires, ne rechignera pas à partir à l’étranger. Mais ça paye déjà : dans quelques semaines, il gagnera Megève et les cuisines d’un grand restaurant appartenant à la famille Rothschild. Prestigieux, forcément.
Pierre, de Thouars, lui, a déjà travaillé dans les grands hôtels-restaurants, poussé par son BEP et son bac pro Hôtellerie. En BEP Charcuterie, il se régale en réinventant les produits bruts et en faire « quelque chose de sophistiqué ».
Et il y a ceux qui assument d’être sortis des sentiers tout tracés de l’Education nationale. Comme Quentin, d’Azay-sur-Thouet, qui ne se plaisait pas à l’école. Dès la 3e, il a rejoint la boulangerie et s’est trouvé « un bon patron ».
" Autant dans les mains que dans la tête "
Pierre, lui, est passé outre les espoirs de sa famille qui le destinait à un métier « plus classique » : « Je ne me voyais pas faire des études, rester toute la journée assis à écouter des gens parler comme dans les livres… » Aujourd’hui, Pierre apprend la pâtisserie. Pas peu fier d’en avoir « autant dans les mains que dans la tête ».
Mention spéciale à Catherine, qui s’est courageusement lancée vers un CAP de Service en salle, métier peu envié, fonction peu valorisée, place délicate car exposée à une clientèle en droit d’être exigeante. Mais elle sait aussi que le service « à l’anglaise » lui vaudra l’enchantement des tablées. « Parce que c’est du spectacle ! », sourit-elle.
Le chaud must go on.
Pendant le salon, concours des apprentis cuisiniers dimanche matin, boulangers lundi matin, pâtissiers lundi après-midi et mercredi après-midi, charcutiers-traiteurs mardi matin, bouchers mardi après-midi, chocolatiers mercredi matin.
A vos marmites... Frais... Partez !
Les talents et savoir-faire seront mis à l’épreuve à l’occasion de nombreux concours. Les jeunes bouchers, boulangers, charcutiers, cuisiniers et autres pâtissiers s’affronteront pour les Salières d’Or.
Concours national de charcuterie-traiteur. C’est la première fois que ce concours du jeune espoir se délocalise en province. Exposition du concours lundi matin.
Un rendez-vous placé sous le parrainage de Jean-Pierre Coffe.
Concours de jeunes en formation. Des affrontements appétissants entre jeunes cuisiniers (dimanche matin), boulangers (lundi matin), pâtissiers (lundi après-midi et mercredi après-midi), charcutiers-traiteurs (mardi matin), bouchers (mardi après-midi), chocolatiers (mercredi matin).
Avec le « Meilleur ouvrier de France » Didier Stefan à l’animation, on salive d’avance.
Concours des cuisiniers amateurs avec La Nouvelle République (dimanche toute la journée). Quand nos lecteurs passent derrière les fourneaux, on sort les toques blanches.
Concours des chefs de collectivités (mercredi toute la journée). Les chefs de cuisine de nos collèges bataillent pour la victoire.
Allez zou, tout le mode à la cantine.
Concours de la meilleure baguette (lundi matin). Avec la farine made in Poitou-Charentes. Harry Potter n’a qu’à bien se tenir.
Concours Angéliqu’à Niort (lundi après-midi). Sans hésitation, l’angélique sera la marquise des stands.
Trophée du foie gras Rougié (dimanche après-midi). Attention, recette imposée : une escalope de foie gras prestige. Rien de tel pour se mettre en appétit.
Concours d’art floral (mardi matin). Pour nos tables, un feu d’artifice de pétales et de couleurs avec les élèves du centre de formation professionnelle de Saintes.